Retour mitigé. C’est pourtant une très belle histoire que je viens de découvrir.
Un jeune homme doux et intelligent, mais d’une corpulence qui n’entre pas dans les normes, voit sa vie devenir un enfer lors de son entrée dans l’armée. Il nous confie son histoire, de son incorporation aux humiliations successives, de l’enfer carcéral à ses rencontres salvatrices. Le récit à la première personne construit comme un journal intime nous transporte facilement dans l’atmosphère dans laquelle l’auteur souhaite nous emmener. Le passage du procès est très étayé. C’est instructif et angoissant, l’étau se resserre inévitablement. L’univers carcéral est également bien narré. La fin, ou en tout cas le machiavélisme du jeune Max est surprenant mais il nous tient en haleine et tient bien la route également.
Mais, car il faut un mais...
C’est le premier roman de l’auteur et j’ai pu mesurer le chemin parcouru.
J’y ai trouvé de nombreuses maladresses et coquilles. Des répétions, de trop nombreux participes présents ( parfois en début et en fin de la même courte phrase ), des adverbes qui alourdissent la narration.
Au-delà de la syntaxe parfois encombrée, les dialogues très bons par ailleurs, auraient pu se suffire à eux-mêmes. Ils ont malheureusement été surchargés d’explications ou d’observations de la part du narrateur. Le roman aurait alors pu être allégé sensiblement sans perdre de son essence.
Alors, oui, je n’ai pas été transportée par le style de l’auteur sur son premier ouvrage.
En revanche, je sais que l’auteur a vraiment bossé, il a beaucoup lu, appris, progressé, a forcément dû se remettre en question car son prochain roman n’a absolument rien à voir d’un point de vue syntaxique avec celui que je viens de lire : une petite pépite de poésie, d’écriture pesée, travaillée, de dialogues édulcorés.