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  • Photo du rédacteurVirginie Riauté

retour de lecture : Le rêve dévoré de Jo Rouxinol


L’auteure nous expose ici, sans jugement, une tranche de vie. Celle d’une jeune adolescente précoce, harassée par la pression sociale dans une vie trop étriquée pour ses rêves et qui décide après un énième débordement de fuguer.

D’une illusion sur Internet au littoral portugais, la jeune fille dévorera le temps d’un voyage initiatique, son rêve de liberté, avec passion et avidité jusqu’à ce que la réalité cruelle la rattrape.

J’ai lu ce récit au rythme imposé par son narrateur, la jeune Clarisse.

La colère, la hargne, la pression qui suintent des premières pages m’a fait dévorer les premiers chapitres à très grande vitesse. Les écarts de langage servent l’intrigue et me sonnent comme autant de coups de poings dans la tronche.

Puis, apaisée par les paysages portugais et la bienveillance de son entourage, la colère fait place à la douceur, à une certaine quiétude dans le récit.

L’écriture devient alors plus docile, les descriptions gagnent en relief, en profondeur, et je salue l’intelligence de cette plume, qui s’est adaptée à l’environnement affectif de la gamine.

On pourrait presque croire que ce roman a été construit à deux époques différentes. D’un côté, le récit brut d’une ado en mal de vivre avec en filigranes ( une narration interne ) la source de son mal-être qui se découvre au fur et à mesure.

De l’autre, un récit repris des années plus tard, plus mature dont les descriptions servent de liant au premier.

J’ai aimé cette écriture puissante, dure mais pleine de sensibilité, j’ai saisi l’attachement de l’auteure à cette terre que j’ai foulée grâce à ses descriptions pittoresques. J’ai visualisé les falaises battues par le vent, suivi du regard les bateaux de pêches, humé les effluves, flâné dans les ruelles étroites des petits villages dispersés entre le littoral et les reliefs. Superbe.

J’ai relevé quelques extraits, quelques réflexions, des merveilles de littérature, vraiment.

Le retour à la réalité, celle des autres, celle imposée par les convenances est cruelle. La fin est poignante. Mon coeur s’est accéléré, mes yeux se sont embrumés et la mélancolie m’a attrapée ( la réplique de Clarisse et le syndrome de Stockholm, cette claque punaise ! ). Un sentiment de malaise s’est emparé de moi car ce récit m’a menée à des introspections imprévues et sans doute non désirées...

Clarisse m’a emportée bien loin et j’ai dû réouvrir des coffres restés scellés depuis bien longtemps. Il me faudra peut-être un jour les déverrouiller à nouveau avec l’entrée de mes gamins dans l’adolescence...

Pas un coup de cœur, un coup au coeur.

C’est avec beaucoup de curiosité que je lirai Le carnaval des illusions qui je l’espère me chamboulera tout autant.

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