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  • Photo du rédacteurVirginie Riauté

retour de lecture : La table des reliefs de Didier Betmalle.


Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Pour avoir lu quelques uns de ses retours de lecture, très étayés, brillamment décortiqués, je pensais qu’il était un très bon chroniqueur.

C’est avec curiosité que j’ai ouvert ce court roman ( 170 pages ) sans même lire le synopsis, confiante.

Aïe ! ça démarrait mal : en 2 pages, des « Ayant » amorçaient des élocutions ( ayant pris, ayant raccroché, ayant trouvé ) qui m’écorchaient les mirettes.

J’eus soudain peur que tout le récit soit ainsi.

Or, mon premier constat à l’issue de ma lecture est au contraire, que Didier Betmalle écrit merveilleusement bien.

La syntaxe est parfaite, l’auteur joue de métaphores ( jusqu’au final de l’intrigue mais j’y reviendrai ), l’écriture est ciselée à l’or fin, tout en délicatesse, parfois, au contraire, elle est crue et rugueuse, et en bonus, j’ai du comme avec quelques auteurs que j’apprécie tout particulièrement, cliquer sur Google afin d’enrichir un peu plus mon vocabulaire, tout ce que j’aime.

La psychologie des personnages et leurs évolutions sont disséquées avec force et détails.

Extrait:

« Le fait de ressentir pour elle un sentiment d’attachement, le fait de rêver d’une relation où l’objectif n’est plus sa négation ou sa destruction, encore moins son utilisation pure et simple, c’est le signe d’une possibilité de métamorphose.

J’aurais pu souffrir d’un handicap physique impossible à surmonter. Le mien, je peux le faire disparaître, sans pour autant le nier, oui, je peux le désamorcer.

Mais je dois d’abord l’accepter, et même le revendiquer : cette monstruosité fait partie de mon caractère, de ma personnalité, et je ne peux pas espérer l’effacer, mais je peux détourner le torrent qui m’entraîne vers la destruction pour irriguer et cultiver d’autres ressources, plus paisibles et fertiles. Et y gagner le bonheur d’entretenir des liens de respect réciproque. »

La table des reliefs est un polar décalé, un roman psychologique, psychiatrique, voire cérébral car il m’a bien fait gamberger, perdue dans ce labyrinthe tenu par des personnages sombres, inquiétants et malsains.

J’ai pensé au film d’Alan Parker, Angel Heart...

J’aurais juste souhaité une fin différente, une fin qui me laisse à plat, pantoise, dans la logique du reste du roman. Bien que je n’ai pas du tout vu venir cette fin ( inimaginable ), elle me désarçonne quelque peu et plutôt que de penser à un Dennis Lehane, j’aurais préféré rester dans l’ambiance d’un personnage de Fante, complexe, bourré d’ambitions et de contradictions.

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