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  • Photo du rédacteurVirginie Riauté

retour de lecture : L’immeuble aux métèques de frédéric soulier


Lorsque je connais un auteur, les couvertures de ses livres m’importent peu. Il pourrait écrire sur du PQ que je le déroulerais pour le lire. Mais lorsque ce que c’est une couverture de Fred Soulier, je la regarde toujours à deux fois. J’avais aimé celle de Quitter Eskern, tellement révélatrice à posteriori. Aussi, lorsque j’ai découvert celle de L’immeuble aux métèques, je m’y suis évidemment attardée.

Le nom de l’auteur humblement déposé là, en braille, invisible à l’œil, ces barres d’immeubles que j’imagine en banlieue parisienne. Un bâtiment sort du lot, certainement celui des métèques, coloré maladroitement aux crayons de couleur comme le ferait un gosse de six ans. Une certaine candeur, un côté ingénu, de la joie au milieu de ces bâtiments ternes et donc peut-être de l’espoir.

C’est dans cet état d’esprit que j’ai démarré ma lecture sans avoir lu la description comme très souvent avec l’auteur. Je me laisse porter.

Ernest Pasche, asocial, célibataire endurci, croque-mort passionné par son métier, mène une vie routinière et insipide qu’il comble en se goinfrant de cinéma. Ses rapports sociaux se résument au contact avec sa clientèle et les appels à sa mère retraitée qui se regarde le nombril et plane à des années-lumière de la vie de son fils. Une tentative de suicide foirée par un coup du sort, des funérailles qui tournent au drame ( désolée pour le pléonasme), une rencontre avec une jolie aveugle qui vit avec de drôles d’amis qui se surnomment les métèques...

120 pages. Un concentré de tout ce que j’aime dans les livres. Ni trop, ni pas assez. Juste ce qu’il faut pour s’attacher aux protagonistes sans être frustrée . Une belle tranche de vie, bien plus complexe que ce que je vous ai présenté, parce qu’évidemment, cette tranche de vie est parfois acide, une belle histoire de personnages, un lieu insolite et des idées balancées au vitriol, mais avec parcimonie, toujours avec cynisme. De l’humour aussi et quelques clins d’œil qui m’ont fait sourire.

Je ne connais pas l’auteur finalement, juste ce qu’il veut bien montrer publiquement, mais j’ai l’impression qu’il y a une plus grande part d’intimité dans ce récit qu’il n’y en a eu dans tous les autres livres que j’ai lus de lui.

Un personnage peu loquace, mais néanmoins intelligent et cultivé, cynique voire même sarcastique dans certaines situations, un personnage complexe, paradoxal, un type attachant ( je m’entiche toujours de gars zarbi ) et puis cette jeune et jolie aveugle Jennifer Absolodie ( anagramme ?) qui finalement se révélera être sa lumière, son étoile, son soleil. Un livre plein d’espoir au fond, malgré le drame et la complexité des relations, des personnages attachants sans verser jamais dans la guimauve et le sirupeux. Je n’insisterai plus sur la qualité littéraire et le mélange des styles, je vous ai déjà largement parlé de ces qualités là. Une romance tamisée comme je les aime, bien écrite et ça lui va bien à Soulier.

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