Je suis sûrement la seule de ce fabuleux groupe qui n’avais pas lu ce merveilleux roman, mais je vais en remettre une couche, sait-on jamais.
Je me rends compte, qu’en démarrant ma lecture, j’en savais assez peu: des nouvelles mises bout à bout, reliées les unes aux autres par un fil conducteur, un tout jeune homme apprenti écrivain, un vieillard solitaire qui détiendrait le savoir, c’est tout, presque rien.
Alors, je me suis installée et j’ai savouré tous ces mets qui se présentaient à mes yeux ébahis, j’ai même saucé les plats, soulignant les mots, recopiant des fragments, notant des citations comme je le fais avec mes grands auteurs classiques ou les rares livres qui me bousculent avec force.
Chaque nouvelle était sublimée par les mots de l’auteur, magnifiée par sa plume... J’en ai oublié l’âge de l’auteur, j’en ai oublié le mien, j’ai oublié le temps, et je suis partie loin, loin en arrière. Tantôt Rimbaud m’a pris la main et tantôt c’est Verlaine qui me soufflait à l’oreille. Rien que cela. Je me suis même parfois étonnée que le récit se déroulait de nos jours tant j’étais partie loin.
Une partie des nouvelles proposent un thème redondant, traité de différentes façons, j’ai souvent était émue, la bouche ouverte, à me dire, « c’est pas possible, un tel talent, c’est si précieux, je pensais que les classiques avaient tout raconté, ahhh ! voilà ce qu’il me propose, voilà où il m’emmène, qu’il est brillant... » Et puis soudain, la lettre !
Celle qui vous dévaste, celle qui vous anéantit, celle qui vous brise le cœur, celle qui m’a fait chialer, je dois l’avouer comme une môme, tant par la détresse de son contenu que par la beauté et l’intensité de sa forme.
Enfin, curieusement, j’ai refermé le livre, le sourire aux lèvres, je me suis sentie apaisée, le coeur léger, porté par l’espoir. Cette petite graine, qui je le souhaite de tout mon être, ne me quittera jamais, et germera malgré les vagues, les tempêtes, les tourbillons de la vie.
Merci Brian pour ces partages...