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  • Photo du rédacteurVirginie Riauté

retour de lecture : C2H4O2 de Condie Raïs


Clairement, vous ne vous jetterez pas sur ce livre pour sa couverture...

Pour ma part, c’est un « renifleur de talents » qui me l’a conseillée. Et j’avoue que tout ce qu’il m’a proposée pour le moment, séries, bouquins, plans cul ( Ah ben non pas ça, oups ), m’a vraiment vraiment plue, mieux, ça m’a chamboulée, parfois bouleversée.

Un titre comme celui-ci, il fallait oser, pas hyper commercial, mais la chimie organique, c’était juste ma matière préférée en fac, alors hop, dans la liseuse !

Et je peux vous assurer que ce n’est pas du vinaigre mais de l’acide sulfurique que vous inhalerez à chaque inspiration lorsque vous plongerez dans ce recueil.

Dès les premières notes, je me suis faite happer.

Maneater son premier titre ( tiens, on doit être de la même génération avec l’auteure ), joli clin d’œil qui me rappelle que j’en ai croqué quelques uns aussi, fut un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, sur ses airs de saxo sensuels...

Je me demande très vite si l’auteure est vraiment une femme derrière ce pseudo, tant l’écriture est couillue, insolente. ( point de sexisme dans mon propos hein )

C’est nonchalant , un peu blasé, c’est rock’n roll, c’est irrévérencieux, c’est punk, c’est Sid Vicious, nerveux, mais c’est intelligent, caustique ( que d’attributs ! )

L’auteur dépeint la médiocrité avec pertinence, un humour au vitriol, l’art de la bonne formule et du contrepied sont ici superbement illustrés, ça décape les méninges.

Les sujets abordés sont originaux, j’ai pouffé plus d’une fois pour ces chers Mussot-Levy qui prennent cher mais sans méchanceté affichée, j’ai adoré les échanges de mails entre les philosophes défendeurs du Kantisme et puis évidemment, un coup de cœur pour les nouvelles les plus sombres qui auraient pu d’ailleurs sortir de la tête d’un auteur que j’apprécie beaucoup beaucoup ( il se reconnaîtra, il est le fameux renifleur de talents ), si le style avait été un peu plus soutenu avec quelques mots désuets qui font son style si singulier...

Je note quelques jolies références à la littérature américaine ( décidément, on a des goûts en commun avec cette auteure ) , Fante, Bukowski sans oublier l’excellent American psycho de Easton Ellis.

Les nouvelles se suivent, sont très éclectiques et pourtant, un fil conducteur les lient les unes aux autres jusqu’au mot fin, inattendu.

Alors les Rêveurs, un conseil, prenez un peu de temps sur votre passe-temps favori et lisez cet excellent recueil que j’ai consommé comme un shooter, mais dont le goût reste longtemps en bouche et sortez cette auteure de l’ombre.

Parce qu’elle le vaut bien !

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