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  • Photo du rédacteurVirginie Riauté

retour de lecture : Bill, dangereuse innocence de Chris Loseus


Un roman plein de surprises.

Je ressors de celle lecture, l’esprit confus.

Je ferais un piètre juré d’assises, j’en ai la certitude.

Alors que ce gros bonhomme commet les pires atrocités et tue de façon méthodique et calculée ( c’est ce qu’on croit au début du récit ) avec froideur et même un certain plaisir, j’arrive encore à lui trouver des circonstances atténuantes.

Et lorsque le sort semble s’inviter sur son parcours, un clou, un simple putain de clou, je me vois m’agacer devant la succession de bourdes et de conneries de ce pauvre type.

- Mais qu’il est con ! Il va se faire avoir, il est vraiment trop con !

Je voudrais l’aider, faire en sorte que son plan soit infaillible, j’ai des idées, j’aimerais qu’il puisse enfin tenir sa vengeance alors que c’est un assassin cruel et sans pitié.

Puis me voilà prise à contrepied, je finis par me dire qu’il mérite ce qui lui arrive tant il est con et naïf.

Quelques pages plus loin, je ne ressens plus d’empathie mais de la pitié...

Oui, Chris Loseus m’a bien baladée et la morale de cette histoire est bien loin de celle à laquelle je m’attendais, celle que j’avais planifiée pour Bill, son issue, sa porte de sortie...

Parce que si le titre de ce roman est Bill, il s’agit surtout d’une Dangereuse innocence : Bill n’a rien calculé, n’a rien prémédité. Il est resté ce bambin grassouillet de 10-11 ans, malmené, maltraité, humilié. Il est resté ce môme crédule, naïf, un gamin qui n’a pas conscience, qui n’a pas appris la frontière entre le bien et le mal et qui l’a franchie, à tort ou à raison.

J’ai ressenti de la peine, de l’agacement, de l’indulgence puis de l’intolérance, de nombreux états d’âme souvent aux antipodes les uns des autres.

Un bon page-turner, un style sans chichi mais efficace malgré les quelques coquilles trouvées de ci, de là.

J’ai bien aimé la narration au passé et les flashbacks au présent qui donnent un rythme encore plus soutenu à un récit qui l’est déjà. Les chapitres sont très courts, bref, le livre se dévore en quelques goulues bouchées.

Le seul élément que je n’ai pas trouvé crédible se situe dans les réactions successives de Casey qui face aux scènes de crime d’une violence inouïe, reste stoïque, sans une seule émotion, ni surprise, ni frayeur. Elle y voit même immédiatement une opportunité financière et j’ai trouvé cela un peu gros, même si c’est la pire des garces, rien ne présageait à ce qu’elle soit aussi monstrueuse.

Malgré ce point, Bill est un bon thriller, efficace. J’ai passé un très bon moment de lecture et vous le recommande.

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