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  • Photo du rédacteurVirginie Riauté

retour de lecture : Après la neige de Cetro


Les soucis, le quotidien, la routine, la vie nous happent sans que nous nous en apercevions, et soudain, nous décrochons même de l’un de nos passe-temps favoris, la lecture.

Et oui ! Ma petite dame, le coup de la panne, ça arrive à tout le monde !

Mais heureusement, il y a quelques rares auteurs pour me remettre en selle, et Cetro est de ceux-ci.

Une nouvelle fois, grâce à lui, j’ai vécu une très belle expérience visuelle et graphique.

J’ai démarré le récit, l’esprit accroché Aux Affranchis puis une scène particulièrement violente dans le Casino de Scorsese s’est imposée. C’est ensuite Trainspotting qui s’est Invité dans mon imaginaire. Puis Edward Norton dans Peur Primale et jusqu’à ce cher John Doe, ce monsieur tout le monde, dans le personnage de Nifleur.

Enfin, je n’ai pu m’empêcher de repenser avec nostalgie à l’excellent Breaking Bad.

Mais un roman de Cetro n’est pas seulement une simple bonne séance de cinoche, le saut de pop-corn sur les genoux.

Cetro, c’est un voyage, une expérience extra sensorielle, onirique.

Il semblerait qu’il soit même le seul à avoir l’incroyable capacité à me sortir de mon canapé, à me faire franchir l’écran, à passer de l’autre côté, comme dans Jumanji...

Je me suis retrouvée témoin privilégiée des reparties de cette petite vieille « patineuse arthritique sur patin d’intérieur », des joutes verbales entre les deux protagonistes que tout oppose au départ. J’ai tapé dans le dos de mon pote Max, gloussant comme une dinde, lorsqu’il me narrait ses péripéties à la 1ère personne. J’ai ri du vocabulaire irrévérencieux qui m’a rappelé mes années d’internat où la vivacité verbale était souvent plus efficace que les poings pour donner le change...

Je me suis dit, connaissant Cédric, qu’il devait se régaler, parfaitement à l’aise dans son élément, comme un jeune porcelet dans sa fange... 😉

Et lorsqu’un chapitre ne contenait qu’un dialogue ( la scène entre les jumeaux ), j’écoutais, planquée dans les coulisses du théâtre puis refermais la porte en silence pour enchaîner sur l’acte suivant...

Beaucoup de malice, de vivacité d’esprit dans ce récit, des dialogues de grande qualité, mais là où Cetro fait plus fort que Dard, c’est que dans le même chapitre, il m’est arrivé d’éclater de rire... puis en sanglots. A me demander, si mes hormones ne me jouaient pas un sale tour, ( plus proche de la ménopausée que de la femme enceinte...)

Mais rien de tout cela, puisque lorsqu’il me tient la main, c’est plus à la petite Wendy Moira que je ressemble...

Oui, une nouvelle fois, j’ai pleuré devant cette écriture sensible mais incisive qui me cramponne les tripes et me file le bourdon autant qu’elle m’élève l’esprit. Ici, point de descriptions inutiles, l’auteur laisse toujours une grande place à l’imaginaire du lecteur, mais il explore de façon très pointue, avec réalisme et justesse, le cœur des hommes, dans ce qu’il y a de plus beau mais aussi de plus laid, de plus abject.

Certains paragraphes dégagent des intentions d’une puissance telle, que j’ai juste les larmes qui se sont mises à couler, sans expliquer le pourquoi du comment... et le pire, c’est que cela m’a fait du bien.

Peut-être est-ce l’empathie, l’hypersensibilité de l’auteur, car comme très souvent dans ses romans, il nous parle, nous chuchote à l’oreille comme un ami, un confident. Il souffle le chaud et le froid dans notre intimité: Certains détails ou événements raisonnent et font écho à notre propre expérience.

Tantôt , la nostalgie ou l’allégresse gonfle nos cœurs, tantôt il ouvre la brèche, nous sommes alors au bord du gouffre, face à nos peines, nos regrets, nos actes manqués, face à nous mêmes et nous n’en sortons jamais indemnes.

Et comme pour son denier roman, Je reviendrai hier, Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Ni virages, ni les loops, ni la chute, rien.

Et comme à chaque fois avec cet auteur, après le mot fin, nous restons pantois, il nous est difficile d’abandonner les personnages... c’est alors comme une petite mort, une sorte de deuil, le coeur est lourd de ce vide, lourd et pourtant chargé d’espoir.

Est-ce le chemin à emprunter vers le repentir ?

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